Je suis en amour avec la divinité. Je prends ce terme dans le sens large des manifestations de l’être divin, créateur/trice et animateur/trice du monde. Ce qui m’émeut dans les différentes religions et les traditions spirituelles, ce sont les textes ou s’expriment la dévotion avec sincérité. Il y a parfois des mots et des témoignages si forts, que lorsque je les lis, j’oublie ce qui peut me différencier dans ma pratique de son auteur. Je perçois alors ce que nous avons en commun. Ce fut le cas dernièrement avec certains textes de la tradition Sikh, qui est un monothéisme, mais différent des 3 religions du Livre, que nous connaissons le plus. Il me semble sentir l’influence de l’Hindouisme dans cette religion née au cœur du Penjabe. J’ai (très très) résumé ci-dessous quelques éléments que j’ai appris à ce sujet en consultant les sites du sikhisme francophone et certaines sources anglophones.
Le Sikhisme
Le mot Sikhisme vient du mot sikh, lui même dérivé du sanscrit शिष्यः (śiṣya) signifiant disciple ou étudiant, ou de शिक्ष (śikṣa), signifiant étude ou instruction. Le fondateur du Sikhisme est Guru Nanak (1469-1539). Il a été influencé par la culture hindouiste, mais aussi par la religion musulmane. Fils d’une famille hindous, il est né dans un village de l’actuel Pakistan. Dès son enfance, le jeune Nanak est fasciné par la spiritualité. Après une expérience spirituelle forte ou il se ressent fusionner avec l’essence de toute chose, il compose le JAP JI SAHIB, poème mystique qui résume un enseignement qu’il décide de partager. Il voyage ensuite dans toute l’Inde, au Népal, au Tibet et au Sri Lanka, puis dans le monde musulman (péninsule d’Arabie, Perse, Afghanistan…). Il se rend également en pèlerinage à la Mecque. Après plusieurs années de voyage, il fonde un village à Kartarpur où se rassemble aussi une petite communauté autour de lui. Il pense que la religion est un lien pour unir les hommes, mais comprend vite que dans la pratique, elle peut aussi être prétexte à monter les hommes les uns contre les autres, créer des discriminations entre hommes et femmes, entre castes, entre ethnies, etc. Il regrette entre autre l’antagonisme entre musulmans et hindous, alors que lui perçoit la richesse commune des deux religions. Une sentence bien connue de Guru Nanak dit : « Il n’y a ni hindou et ni musulman. » À ceux qui demandent alors qui ils sont s’ils ne sont ni hindous, ni musulmans, il répond : « vous êtes des disciples ». C’est ainsi que le mot Sikh (disciple), se répand.
Leur vision du divin : Ek Ong Kaar
Les sikhs sont dévoués à un dieu unique, qui est pour eux une seule conscience créatrice, non-née, sans peur, sans haine, hors du temps ou éternelle, existante par elle-même. Il n’y a pas de notion de diable, de paradis ou d’enfer. Dans le sikhisme, le créateur ne peut être séparé de la création. Il est partout et en tout. Il est à l’intérieur de chaque molécule. C’est une force vivante, qui se manifeste sous des milliards de formes, qui toutes constituent l’unité. Guru Nanak a enseigne que le divin ou cette force de vie est derrière toute la création et vit à l’intérieur de chacun. Le sikhisme a pour but de révéler la conscience du divin en chacun.
L’art de vivre Sikh
Dans le sikhisme, il n’y a pas de différence ou de discrimination entre les hommes et les femmes. Guru Nanak était fermement opposé à ceux qui considéraient la femme comme inférieure. Le sikhisme rejete aussi le système des castes hindou. Concernant les autres religions, le sikhisme considère que chacun a le droit de vivre son propre chemin vers dieu, sans condamnation, ni discrimination. Dans le sikhisme, il n’y a pas de notion de péché originel. Après la mort, selon les actes d’une personne, le sikh croit qu’il pourra soit être uni avec Dieu, (comme une vague se fond dans l’océan), soit rejoindre le cycle de réincarnation.
Institutions sikhs :
- SEVA ou service désintéressé aux personnes;
- GURDWARA, le lieu de culte sikh;
- LANGAR ou cuisine communautaire. Cette cuisine est ouverte à tous et tenue par des volontaires. Elle est une manifestation concrète de la volonté des sikhs d’aider les pauvres et les nécessiteux;
- SANGAT ou congrégation, groupe formé de minimum 5 personnes, qui se réunissent autour du Guru Granth Sahib, livre de la tradition sikh, pour lire ou chanter des textes de la tradition.
Le GURU GRANT SAHIB est le livre unique et centrale de la tradition. C’est un recueil de textes . Le sikhisme possède aussi son mantra, le MUL MANTRA (signifie mantra racine), ci-dessous une version du MUL MANTRA chantée :
MUL MANTRA ou MOOL MANTAR
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Ik Onkaar
Satnaam
Kartaa Purakh
Nirbhau Nirvair
Akaal Moorat
Ajooni
Saibhang
Gurprasaad
Un sikh est tenu de porté les 5 K (Panj kakke), des attributs qui le rend facilement reconnaissable :
Les Kes – les cheveux, (y compris la barbe) ne sont ni coupés ni taillés. Les cheveux sont enveloppés dans un turban (dastar).
Le Kanga – un petit peigne en bois, (cet article de foi symbolise la netteté et rappelle à un(e) Sikh qu’il faut soigner les cheveux.)
Le Kara – un bracelet en fer / acier, (cela symbolise l’âme d’un(e) Sikh qui doit être forte et ne devrait pas courber sous la pression.)
Le Kachera – un short en coton porté comme sous-vêtement, (cela rappelle à un(e) Sikh son engagement à la pureté.)
Le Kirpan – un cimeterre (poignard) cérémonial, (c’est le devoir de chaque Sikh de battre contre l’injustice, protéger les faibles et défendre la Vérité.)
Le sikhisme interdit à ses pratiquants de commettre l’adultère, de fumer, de boire de l’alcool et de prendre les drogues. Le sikhisme interdit de faire marier quelqu’un contre sa volonté et permet les mariages entre époux de différentes origines ou religions.
Le code de conduite sikh encourage à faire des dévotions trois fois par jour:
1) Le matin au lever du jour.
2) Le soir, après le travail et juste avant le coucher du soleil
3) Avant de dormir.
ainsi que des méditations et à se remémorer la présence divine tout au long de la journée dans chaque action.
Quelques uns des principes sikhs
KIRAT KARNA: gagner sa vie honnêtement.
VAND CHAKNA: partager avec les autres.
NAM JAPNA: garder Dieu à l’esprit et répéter les Gurbanis.
NAM SIMRAN: Le matin ou à n’importe quel moment de la journée méditer sur Dieu.
Un Sikh prie pour lui-même, sa famille, le Khalsa mais aussi pour l’ensemble de l’humanité et de la création.
A lire au même sujet :
– http://www.sikhiwiki.org – encyclopédie sur le sikhisme
– Conseil représentatif des sikhs de France – http://www.sikhsdefrance.fr
– http://www.sikhs.nl/ site d’info sur le sikhisme en français
Article publié initialement sur blog Irminlinde de Theiphalia, décembre 2016
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