À Toulouse, devant une école, des mots ont été tracés : des menaces de mort et des insultes racistes visant des enfants et leurs familles. Oui, des enfants. Des gamins qu’on accompagne le matin avec un cartable, pour qu’ils reçoivent une éducation, préparent leurs avenirs, retrouvent leurs copains de classe, jouent, etc.

Il faut le dire clairement : s’en prendre à des enfants, c’est la plus basse des lâchetés.
Il n’y a pas d’honneur à terroriser ceux qui n’ont pas les moyens de se défendre.
Il n’y a là ni courage, ni force, ni idée.
Seulement de la peur déguisée en virilité.

Et ce n’est pas nouveau. Dans toutes les époques où la tyrannie s’installe, on n’hésite pas à cibler les enfants. Un tabou s’effondre, une barrière morale chute. L’humanité s’efface et la barbarie prend le dessus. Aujourd’hui, je ne serais pas apolitique parce que dans ce cas, c’est impossible de l’être. Car laisser passer l’injustice sans la nommer, c’est rompre l’équilibre du monde. C’est contraire à la Maât, contraire aux valeurs païennes d’honneur, de respect du vivant et d’harmonie entre les êtres.
Il serait indécent — et spirituellement irresponsable — de faire comme si de rien n’était.

Quand la peur se déguise en courage

Depuis toujours, les lâches ont le même réflexe : frapper les plus vulnérables pour se donner l’impression d’exister. Les menaces racistes devant une école ne tombent pas du ciel. Elles naissent d’un climat. Elles naissent de ces discours qui, sans jamais prononcer le mot « haine », cultivent la peur de l’autre. De ces plateaux télévisés où l’on parle d’« insécurité », d’« identité menacée », tout en feignant la surprise lorsque les mots deviennent actes. Ceux qui attisent les braises ne peuvent s’étonner de l’incendie.

La parole publique a des conséquences dramatiques

Les responsables politiques qui se présentent aujourd’hui comme « raisonnables » ou « modernes », tout en recyclant les vieux fantasmes d’invasion et de pureté nationale, savent parfaitement ce qu’ils font.
Quand un électorat se reconnaît dans une figure qui légitime la peur, il s’autorise à l’exprimer sans retenue. Et parmi ces voix, certaines passent à l’acte.

La chaîne est simple : la peur nourrit la colère, la colère cherche un visage à haïr, et la haine finit par se traduire en paroles, en actes violents… les lois sont transgressées, la moralité meurt sous les coups, sous les mots, la barbarie prend le dessus.

L’école : liberté, égalité, fraternité… mâturité ?

L’école, c’est le lieu où l’on apprend à grandir ensemble.
Où un enfant découvre que l’autre n’est pas une menace, mais un camarade de jeu, de vie, d’avenir.
C’est aussi, dans l’idéal républicain, le creuset du commun, l’endroit où chacun apprend qu’il fait partie d’un tout plus vaste que lui. Là, on apprend à penser ses actes, à mesurer leurs conséquences, à écouter avant de juger, à ne pas céder à la colère ou à la peur. C’est une école de la responsabilité, de la maîtrise de soi, de cette maturité que les agresseurs, manifestement, n’ont jamais atteinte.

Pour reconstruire le monde commun

Refuser ces actes ne suffit pas : il faut agir autrement.

  • Soutenir les familles visées, pour qu’elles sachent qu’elles ne sont pas seules.
  • Exiger une parole publique responsable, qui soigne au lieu d’enflammer.
  • Éduquer à l’altérité, pas à la peur.
  • Tenir, chacun à notre échelle, le fil de la dignité.

La haine détruit d’abord celui qui la porte.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *