À l’aube du second mandat de Donald Trump, les questions autour de la censure, de l’influence des médias, des fake news, de la montée de l’extrême droite et de la gestion des données personnelles sont plus brûlantes que jamais. Il me semble important pour les (néo-)païens de réfléchir à leur présence sur des plateformes telles que X (anciennement Twitter), Facebook et Instagram (groupe Méta). Ces réseaux, dirigés par des figures telles qu’Elon Musk et Mark Zuckerberg, soulèvent d’importantes préoccupations concernant leur impact sur la société, les droits des minorités et la polarisation des opinions. De plus, leur gestion de l’information et des utilisateurs mérite une attention particulière.
Image parodique générée par IA Dall.E/Chat GPT
Il est vrai que les néo-païens ont souvent été réticents à aborder des sujets politiques, évitant ainsi les débats clivants au sein de leur propre communauté. Cependant, il semble aujourd’hui inévitable d’aborder ces questions. Bien que Trump ne se soit pas positionné ouvertement contre nos croyances (sauf erreur de ma part), ses soutiens de base incluent des factions religieuses ouvertement hostiles aux spiritualités polythéistes. Par conséquent, il serait plus sage, dans les temps obscurs qui s’annoncent, de réfléchir aux conséquences de nos choix de plateformes d’échanges.
1. Les positions controversées de certains boss de la Tech
Elon Musk et Mark Zuckerberg, dirigeants respectifs de X et Meta (Facebook, Instagram, Threads), ont été critiqués pour leurs positions politiques et éthiques. Musk, en particulier, a exprimé des sympathies pour des personnalités controversées et des idéologies alignées avec l’extrême droite. Le jeudi 9 janvier 2025, il a ainsi appelé à voter pour le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), lors d’un entretien sur X avec sa dirigeante, Alice Weidel. La réduction des choix de modération sur ce média social a permis une prolifération de discours haineux et de fausses informations, des problèmes qui peuvent directement affecter des communautés comme celle des néo-païens, souvent critiquées ou tournées en ridicule. Début janvier 2025 en France, l’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) a annoncé son intention de saisir l’UE pour manipulation présumée de l’algorithme sur X, visant à favoriser ses propres messages ainsi que ceux de certains groupes politiques, notamment de la droite radicale (sources : Europe 1, France 24, Le Nouvel Obs, etc.).
De son côté, Zuckerberg a récemment opéré un virage trumpiste. Il s’est illustré début 2025 par la modification des règles de Meta aux États-Unis (pas en Europe). Il a ainsi supprimé les interdictions d’insultes basées sur l’apparence d’une personne en raison de son origine ethnique, de son handicap, de son appartenance religieuse, de son orientation sexuelle ou encore de son identité de genre (sources : France Info, MSN, Linternaute.com, Le Monde, etc.). Il a également mis fin aux programmes de diversité, d’équité et d’inclusion au sein de Méta, supprimé le poste de responsable de la diversité et aboli les quotas d’embauche de femmes et de personnes issues de minorités (source : Le Parisien).
2. Vos données personnelles utilisées en politique
La gestion des données personnelles par ces géants du numérique est un sujet brûlant. Les utilisateurs de X et Facebook doivent faire face à des politiques de confidentialité souvent floues, laissant planer le doute sur l’utilisation de leurs informations. Pour les néo-païens, qui cherchent souvent à préserver leur spiritualité et leurs pratiques dans un espace respectueux, cette intrusion dans leur vie privée peut être particulièrement préoccupante. En choisissant des alternatives, ils pourraient mieux contrôler leurs données et leur visibilité.
Souvenez-vous en 2024 du scandale Facebook-Cambridge Analytica. Cette entreprise britannique, utilisée par Donald Trump durant sa campagne pour la présidentielle de 2016 aux États-Unis, a analysé les données de dizaines de millions d’utilisateurs de Facebook, obtenues illégalement. En effet, le formulaire utilisé par les utilisateurs de Facebook indiquait que leurs données étaient collectées pour un usage universitaire. De plus, l’application a également récolté les données des amis Facebook de tous ces utilisateurs. Ces données ont permis l’élaboration de « profils psychographiques » facilitant le ciblage des électeurs et une analyse comportementale, soulevant de sérieuses préoccupations concernant la protection des données et l’éthique (sources : Le Monde, Courrier International, etc.).
Traitez vos données personnelles avec la même prudence que si elles étaient des selfies intimes : elles nécessitent une protection contre les intrusions, le piratage et ne devraient jamais être divulguées au public. Imaginez ce qu’une équipe juridique opposée à vos convictions pourrait faire si elle avait accès à votre historique de messages. Même si ces échanges vous semblent anodins et innocents, leur divulgation pourrait avoir des conséquences désastreuses dans un contexte hostile ou méfiant. Cela peut arriver. Les répercussions peuvent être catastrophiques, non seulement sur votre vie personnelle, mais aussi pour l’ensemble de la communauté.
3. La désinformation et les fake news
La prolifération de fake news sur les réseaux sociaux constitue un autre facteur inquiétant. Les néo-païens, souvent mal compris ou stigmatisés, peuvent être particulièrement vulnérables aux informations erronées qui circulent sur ces plateformes. Les efforts entrepris pour ne pas être assimilés à des dérives sectaires, instaurer des chartes et des codes de bonne conduite, et vulgariser les connaissances pourraient être réduits à néant par la désinformation et la prolifération de contenus douteux, illégaux ou dangereux associés à tort à la mouvance (néo-)païenne.
4. Vous avez le pouvoir : « Make Paganism great Again! »
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Vous avez plus de pouvoir que vous ne le pensez. Aujourd’hui, on nous pousse souvent à nous sentir impuissants et désabusés. Il est essentiel de se rappeler que la véritable force réside dans la solidarité et la connaissance. C’est une stratégie insidieuse que de nous faire croire que nous n’avons pas notre mot à dire, mais la réalité est que chaque voix compte. Si vous faites partie d’un groupe d’amis ou d’une communauté païenne, n’hésitez pas à en discuter ensemble. Échangez vos idées, vos expériences et vos préoccupations. Faites appel à des experts qui peuvent éclairer votre chemin, notamment ceux qui ont vécu sous des régimes autoritaires et qui comprennent les subtilités de la résistance. Apprenez de leur sagesse et de leurs stratégies.
Audience active = pouvoir d’influence et économique
Rester sur des plateformes comme X, Facebook, Instagram ou Threads, c’est donner votre audience (temps d’attention, contenu que vous générez, votre réseau de connaissances) à ces géants, renforçant ainsi leur poids médiatique et économique. En demeurant sur ces réseaux, vous offrez également une raison aux abonnés de continuer à les fréquenter, plutôt que de les encourager à explorer des alternatives. Souvent, nous restons sur un réseau social simplement parce que les autres y sont, adoptant un comportement grégaire et utilisant les autres comme excuse pour ne pas essayer quelque chose de nouveau. En quittant ces plateformes, vous affaiblissez un outil qui se nourrit de l’audience et la monnaye auprès des annonceurs pour être viable économiquement, libérant ainsi un espace pour la croissance des réseaux plus éthiques et respectueux.
Cherchez des conseils, formez des alliances et bâtissez des réseaux de soutien. En unissant vos forces et en partageant vos connaissances, vous découvrirez que vous pouvez non seulement résister à la manipulation, mais également créer un changement positif au sein de votre communauté et au-delà. Ne sous-estimez jamais le pouvoir qui réside en vous et dans les liens que vous tissez avec les autres.